Le PEL, un succès handicapant pour les banques françaises ?
Les mots d’ordre des Français dans le contexte économique actuel sont la prudence et la rentabilité. Avec des taux directeurs de la BCE particulièrement bas, les plans d’épargne rentables se font rares, mais l’un a particulièrement de succès, le PEL ou plan d’épargne logement. Mais cette forte cote de popularité ne serait-elle pas dangereuse pour les banques ?
Le succès du PEL
Le Plan d’épargne logement connait un succès sans précédent. Il a augmenté de près de 4,5 milliards d’euros au 3e trimestre 2014 selon les statistiques de la Banque de France alors que tous les autres livrets connaissent une forte décroissance.
Il n’obtenait jusqu’ici qu’un succès maitrisé à cause de prélèvement sociaux et d’un taux garanti uniquement après deux ans de détention. Il donne cependant droit à un crédit à taux garanti pour un projet immobilier. Aujourd’hui, il semble devoir son regain de forme à un taux d’intérêt réglementé de 2,5 % minimum, soit un rapport supérieur à l’assurance vie et très loin devant le livret A qui continu sa descente à presque 1 %.
Un effet négatif sur les banques
Ce succès record de fin d’année à un effet négatif sur les résultats financiers des banques. En effet, plusieurs grandes banques françaises ont annoncé qu’elles allaient devoir provisionner leurs comptes pour la fin de l’année à cause du coût des PEL, elles appellent ça d’ailleurs l’effet PEL. Par exemple, le Crédit Agricole a annoncé 23 millions d’euros provisionnés.
En cause, le décalage entre la rémunération règlementée du PEL, à 2,5 %, et les taux actuellement pratiqués sur les marchés financiers, bien plus bas. De plus, la BNP Paribas annonce un effet PEL de - 45 millions d’euros et la société générale de - 63 millions.
Par Banquissima